Après plus de vingt ans passés à utiliser Linux chez moi et Windows au travail, et parfois à la maison pour explorer les dernières nouveautés de Microsoft, j'ai finalement cédé à la tentation : j'ai franchi le pas et suis passé au Mac.

Cette idée me trottait dans la tête depuis près d'une décennie, mais plusieurs raisons m'en dissuadaient. La première était d'ordre financier : un appareil Apple représente un investissement conséquent. La seconde était l'absence totale de produits Apple chez moi, ce qui me semblait rendre l'achat d'un Mac superflu. En effet, les deux seuls iPhones que j'avais possédés étaient le 4S puis le 5, suivis, bien des années plus tard, par une brève incursion avec l’iPhone X.

Enfin, il y avait la pression sociale : mon entourage a toujours été farouchement pro-Android ou pro-Windows. J'ai souvent entendu des critiques telles que "Apple, c'est de la pacotille" ou encore "Apple ? Un univers clos et hermétique". Et il est vrai qu'Apple n'offre pas la même ouverture qu'une distribution Linux comme Debian. La personnalisation y est limitée, tout est soigneusement encadré dans les réglages, et hormis la possibilité de choisir un fond d'écran à son goût, tout semble sous le contrôle strict d'Apple, qui veille jalousement à ce que son image de marque – la simplicité – soit préservée.

Au fil des quinze dernières années, mon épouse a progressivement adopté l’univers Apple, commençant par un iPhone 4 pour en arriver à l’iPhone 12 qu'elle utilise actuellement. Elle a également manifesté son désir d'un iPad, souhait que j’ai exaucé en lui offrant un magnifique iPad Air de 4ème génération, dans un élégant coloris bleu, acheté directement sur le site d’Apple pour la coquette somme de 669€. Ce geste fut complété par l'achat d'un Apple Pencil de 2ème génération, à 149€, avec une gravure personnalisée de son prénom (adorable, n’est-ce pas ?), ainsi qu’un petit HomePod mini à 109€.

De mon côté, je poursuivais ma vie numérique avec un PC gamer sous Windows 10, qui m’a permis de m’adonner à des jeux comme The Witcher 3. Par la suite, j’ai vendu ce PC pour passer à un ThinkCentre M710Q Tiny, que j’ai immédiatement configuré sous Debian, ma distribution de prédilection. Depuis, je me limite à des tâches bureautiques et à visionner quelques vidéos sur YouTube.

En ce qui concerne les smartphones « modernes », j'ai toujours été fidèle à Android, explorant diverses marques telles que LG, Samsung ou encore Google Pixel. J'ai aussi eu des modèles plus atypiques comme le Bang & Olufsen Serenata, présenté à l'époque comme le smartphone du futur, ou encore le Sony Ericsson Xperia Pureness, avec son écran totalement transparent, et le LG GD900 Crystal avec son clavier coulissant transparent. Mon penchant pour l’originalité m'a toujours poussé à choisir des appareils sortant de l'ordinaire.

Ces choix m’ont valu, durant mes années d’apprentissage au CFA, le surnom de « le bourge » de la part de mes camarades, tant j’aimais me démarquer avec des smartphones exotiques, parfois issus directement de la Chine via des plateformes alors inconnues en France à cette époque comme Aliexpress ou encore DHgate.

L’année 2024 a marqué un tournant lorsque mon Google Pixel 7 Pro m’a lâché subitement, sans raison apparente. Je me suis alors procuré un Motorola ThinkPhone, que j’ai rapidement revendu : ce téléphone, conçu pour un usage professionnel, peinait à suivre mon rythme et surchauffait au point de pouvoir cuire un œuf.

Me retrouvant sans smartphone, j’ai récupéré un vieil iPhone 11 que mon beau-père m’avait donné en dépannage. À ma grande surprise, j'ai commencé à apprécier iOS, malgré mes réticences initiales. Mon épouse m'a alors confronté à une réalité implacable : en discutant de tous les téléphones que j'avais possédés depuis l'apparition des smartphones « modernes », ainsi que de tous les ordinateurs et tablettes que j'avais accumulés, nous avons réalisé l'énorme gaspillage d'argent que cela représentait.

Elle, de son côté, est restée fidèle à Apple. Cela fait quatre ans qu’elle utilise son iPhone 14, tandis que moi, durant cette même période, j’ai changé de téléphone à six ou sept reprises (ce qui, je le concède, n’est guère écologique). Son iPad lui sert d’ordinateur portable, et elle gère l’ensemble de ses appareils Apple – iPhone, iPad, HomePod mini, et même la télévision du salon – avec une fluidité déconcertante.

C’est ainsi que j’ai décidé de sauter le pas et de m’offrir un Mac mini de 2023, équipé de la puce M2. Cet ordinateur, destiné principalement à un usage bureautique, a été pour moi une révélation. J’ai eu l’impression de vivre dans l’ignorance après avoir tant entendu de mal d’Apple, souvent de la part de personnes n’ayant jamais possédé un de leurs produits… quel paradoxe !

La prise en main est d’une facilité déconcertante, tout est pensé pour simplifier la vie de l’utilisateur. C’est fluide, propre, et l’écosystème est absolument époustouflant. Le Mac mini, avec sa finition en aluminium impeccable et son design élégant, est bien plus qu’un simple mini PC : c’est une véritable œuvre d’art, un concentré de technologie.

Je suis tombé dans un nouveau monde, et je ne regrette en rien mon choix.